“Au bord” du périphérique parisien

Ce blog est voué à être alimenté par nos soins mais aussi par des étudiants, chercheurs, professionnels … artistes ! C’est une scène où se croisent des regards, des histoires, des espaces, et des modes d’expressions.

Bonne lecture,

 

Publié mai 22, 2019 par Laviecachéedelagéographie

Nous vous présentons un travail réalisé dans le cadre de l’enseignement cinéma en hypokhâgne au lycée Paul Valéry à Paris.

 

Frontière intérieure

Alors que la Seine coupe la ville en deux, séparant la rive gauche au sud de la rive droite au nord, le boulevard périphérique parisien fait office de frontière entre Paris et ses 29 communes limitrophes. La limite du territoire est accentuée par une centaine de kilomètres de murets en béton et glissières, auxquels il faut ajouter une vingtaine d’écrans phoniques sur près de quinze kilomètres.

Pour l’heure, le périphérique est encore le cadeau de fiançailles empoisonné des ingénieurs du 20ème siècle aux urbanistes du Grand Paris. La frontière n’est pas que matérielle. L’autoroute installée sur l’enceinte militaire de 1860 trace une limite symbolique entre les Parisiens et les Banlieusards. L’artère située au coeur de l’agglomération n’a de périphérique que le nom. Ceinturée, la commune de Paris rassemble 1/6e de la population de l’Île-de-France sur 1/50e de son territoire. On est loin du hors les murs. Que n’a-t-on pas dit sur la coupure du périphérique, notamment dans les réflexions sur le « grand Paris » et sur les effets de la séparation entre « ceux du dedans » et « ceux du dehors ». Les lignes de métro, voies routières, passerelles et souterrains piétons qui permettent de traverser le boulevard ne suffisent pas à faire tomber les barrières. Le fleuve de bitume et de béton protège encore les banlieues du déferlement de la capitale. Pourtant, partout, les habitants des communes voisines se rêvent déjà en arrondissements.

Luc Gwiazdzinski, 2013, « Habiter le cercle », Périphérique terre promise, Editions H’Artpon, p. 6-18.

 

Ce court métrage documentaire réalisé par Agathe Savornin, Celine Morales et Agathe Taurel fut tourné dans le cadre de notre enseignement « cinéma » en hypokhâgne au lycée parisien Paul Valéry. Nous avions pour thématique de travail « le périphérique ». Nous nous sommes très vite dirigées vers l’écriture d’un film documentaire après une phase de repérage. La porte d’Asnières a attiré notre attention car elle incarnait la fracture spatiale et sociale que représente le périphérique parisien. À cette micro-échelle nous avons posé la caméra d’un côté de la voie rapide près d’un bâtiment imposant : le Novotel, et en face, de l’autre côté de la rive aux abords et dans le centre social de la Résidence Fort de Vaux. Nous avons essayé de pénétrer chacun des deux espaces, sans grand succès pour l’hôtel. Nous souhaitions filmer les personnes vivant d’un côté et de l’autre du périphérique pour interroger leurs imaginaires « d’à côté », « d’en face ».

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