QU’EST-CE QU’UNE ŒUVRE QUI FAIT MEDIATION ?

Dimanche 06 septembre, je me suis rendue au festival Musical Écran organisé par l’association Bordeaux Rock. Le film projeté : Laurent Garnier : off the record, réalisé par Gabin Rivoire m’a ému et m’a prêté matière à penser le concept de médiation.

Gabin Rivoire dans son film Laurent Garnier : off the record réussit avec brio ce que nous sommes attachées à faire au travers d’ALGA : de la médiation par l’image.

La médiation peut-être définie comme un procédé de communication et de transmission qui utilise un intermédiaire (film en l’occurrence). La médiation permet de rendre accessibles des informations par différents processus de codage-décodage.

Ce film, comme objet de médiation, retrace l’histoire du courant musical « techno » aux côtés de l’icône française Laurent Garnier, de ses débuts dans les années 90 à aujourd’hui.

Partant de sa posture profane du monde de la techno, le réalisateur rencontre des icônes, Jeff Mills, Carl Cox, Derrick May… Il parvient à créer un documentaire apportant une quantité importante de connaissances à un public peu averti (dont je fais partie).

La médiation par la diffusion.

Gabin se positionne en tant que médiateur entre les DJ successifs à l’écran et le public non averti. Par l’expérience sonore et imagée du cinéma, il tisse du lien, il fait entrer la lumière dans ce monde stéréotypé caractérisé par l’excès et la drogue. Le documentaire parvient à rapprocher l’autre sous les traits de l’amateur de techno, du dj. Il le dédiabolise pour mieux comprendre ses intentions, ses motivations, ses aspirations et ses besoins.

Dans l’une des scène du film, Laurent Garnier explique avec sensibilité sa première expérience musicale marquante. Une boite de nuit au loin dans laquelle entre son grand frère, la musique de Donna Summer en fond sonore, I feel love. Soudain le volume sonore du film comble la salle, je me sens emplie du sentiment que Laurent Garnier a pu ressentir à ce moment, une forme de transe. Rythmée par des images d’archives, une bande originale dansante, je pénètre dans cet univers et je traverse les époques guidé par de grandes figures.

Écran noir, générique.

À l’issue du film, Gabin explique avoir fait ce documentaire comme pour expliquer à sa grand-mère ce qu’est le monde de la techno. Le film explicatif, à la fois émotionnel et sensoriel, m’a permis de rencontrer Laurent Garnier et tous les grands noms du monde de la techno. Les personnages du film autant que le réalisateur se mettent à hauteur du spectateur pour livrer un conte musical. 

La médiation se passe pendant le processus de création.

Lors de sa rencontre avec Jeff Mills, pour ne pas paraître idiot, Gabin prétend connaître la techno, mais au cours de l’entretien, démasqué par le producteur, avec humilité, il reconnait ne pas appartenir à cette culture. À ce moment, le réalisateur explique qu’une vraie relation a pu advenir entre l’interviewé et l’intervieweur. 

En parcourant, les villes et lieux clés qui ont participé à l’émergence et à la diffusion de ce courant musical, je suis partie pour une odyssée. Et c’est bien ce à quoi sert le cinéma et notamment les films documentaires : apprendre et s’émouvoir.

LAURENT GARNIER: OFF THE RECORD – Musical Écran #7

Agathe Taurel

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